Microbiote & Humeur : Et si votre intestin influençait votre équilibre émotionnel ?

Microbiote & Humeur : Et si votre intestin influençait votre équilibre émotionnel ?

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Fatigue mentale, anxiété, baisse de motivation... Et si ces états n’étaient pas uniquement psychologiques, mais liés à un déséquilibre digestif ?
De plus en plus d’études confirment que notre intestin, souvent appelé “deuxième cerveau”, influence directement notre humeur, notre clarté mentale et même notre comportement1.

Le microbiote dépressif : ce que dit la science

Le microbiote intestinal influence :

  • la production de neurotransmetteurs (comme la sérotonine et le GABA),

  • la perméabilité de la barrière intestinale,

  • et la modulation du système immunitaire.

Les personnes atteintes de dépression présentent fréquemment :

  • une réduction des bactéries anti-inflammatoires, telles que Faecalibacterium prausnitzii,

  • une surreprésentation de bactéries pro-inflammatoires,

  • des niveaux accrus de cytokines (marqueurs inflammatoires)23.

Une étude majeure de 2022 a identifié 13 espèces bactériennes associées à la production de glutamate, butyrate, sérotonine et GABA, toutes altérées chez les patients souffrant de dépression4.

Pourquoi les probiotiques ne suffisent pas

Les probiotiques peuvent moduler certaines fonctions du microbiote, mais ne suffisent pas à eux seuls à corriger un leaky gut ou une inflammation chronique.
Ce que montre la littérature :

  • Les probiotiques sont plus efficaces lorsqu’ils sont accompagnés de prébiotiques et d’un terrain alimentaire anti-inflammatoire5.

  • Une surconsommation sans stratégie peut même favoriser les souches opportunistes, si la barrière intestinale est endommagée6.

Ce qui a fonctionné pour moi

Pour ma part, c’est le protocole Autoimmune Paleo (AIP) qui a été le plus efficace.
En 4 mois d’application stricte (sans gluten, sans produits laitiers, sans sucres raffinés), j’ai observé :

  • une digestion nettement améliorée,

  • une humeur stabilisée,

  • et une réduction nette de la fatigue chronique.

Le temps est un facteur clé : la régénération intestinale prend plusieurs semaines, voire plusieurs mois7.

L’approche du Dr Gundry : terrain avant tout

Le Dr Steven Gundry souligne dans ses publications que certaines molécules végétales comme les lectines (présentes dans les céréales, les légumineuses et les solanacées) peuvent irriter la paroi intestinale et favoriser une réponse inflammatoire8.
Il recommande aussi de soutenir le microbiote avec :

  • des postbiotiques (comme le butyrate),

  • des polyphénols (thé vert, cacao, huile d’olive, grenade) : ils favorisent les souches protectrices telles que Akkermansia muciniphila et Bifidobacterium spp.9.

Ce que vous pouvez faire dès aujourd’hui

  1. Réduisez les aliments ultra-transformés, les sucres simples et les céréales raffinées.

  2. Introduisez des aliments riches en fibres prébiotiques : banane verte, topinambour, ail, oignon, poireau.

  3. Favorisez des souches probiotiques ciblées :

    • Bifidobacterium longum (effet anxiolytique)10,

    • Lactobacillus rhamnosus GG (régulation du GABA)11,

    • Akkermansia muciniphila (renforcement de la barrière intestinale)12.

       Butyrate-producing bacteria

      • Ces bactéries produisent du butyrate, un acide gras à chaîne courte (SCFA) essentiel.

      • Le butyrate nourrit les cellules de la muqueuse intestinale, renforce la barrière épithéliale, et réduit l’inflammation intestinale.

      • Une abondance relative plus élevée de ces bactéries est liée à une perméabilité intestinale réduite (moins de leaky gut).

      Akkermansia muciniphila

      • Spécialisée dans la dégradation du mucus intestinal — elle stimule la production de mucus sain et entretient la barrière intestinale.

      • Associée à un poids corporel plus sain, une meilleure régulation de la glycémie, et moins d’inflammation métabolique.

      Bifidobacterium

      • Une des premières bactéries à coloniser le microbiote à la naissance.

      • Protège contre les pathogènes, module l’immunité, et réduit la perméabilité intestinale.

         

    • Soutenez la régénération intestinale avec de la L-glutamine, du zinc, et de la vitamine D13.

    Corrélation avec la vitamine D

    • La vitamine D modulerait positivement ces bactéries bénéfiques.

    • En favorisant leur présence, elle réduit l’inflammation et préviendrait les troubles neurologiques comme la démence, via l’axe intestin-cerveau.

    Conclusion

    La santé mentale ne se limite pas au cerveau.
    Votre équilibre émotionnel dépend aussi de la qualité de votre microbiote, de votre digestion et de votre niveau d’inflammation de bas grade.

    🌱 Réparer l’intestin, c’est réparer les fondations de votre bien-être.

    Références

    1. Mayer EA et al. (2014). Gut/brain axis and the microbiota. J Clin Invest, 124(10):4204-4211.

    2. Kelly JR et al. (2016). Transferring the blues: Depression-associated gut microbiota induces neurobehavioural changes in the rat. J Psychiatr Res, 82:109-118.

    3. Jiang H et al. (2015). Altered gut microbiota profile in patients with generalized anxiety disorder. J Psychiatr Res, 63:1-7.

    4. Valles-Colomer M et al. (2022). The neuroactive potential of the human gut microbiota in quality of life and depression. Nat Microbiol, 7:530–543.

    5. Sarkar A et al. (2016). The Microbiome in Psychology and Cognitive Neuroscience. Trends Cogn Sci, 20(9):611-623.

    6. El Hage R et al. (2017). Probiotics and prebiotics in intestinal health and disease: from biology to the clinic. World J Gastroenterol, 23(38):6504–6519.

    7. Ballantyne S. (2013). The Paleo Approach: Reverse Autoimmune Disease and Heal Your Body. Victory Belt Publishing.

    8. Gundry S. (2017). The Plant Paradox. Harper Wave.

    9. Brahe LK et al. (2016). Specific dietary components and gut microbiota composition: a review. Microb Ecol Health Dis, 27:10.3402.

    10. Allen AP et al. (2016). Bifidobacterium longum 1714 as a psychobiotic: modulation of stress, cognition and brain activity. Transl Psychiatry, 6(11):e939.

    11. Bravo JA et al. (2011). Ingestion of Lactobacillus strain regulates emotional behavior and central GABA receptor expression in a mouse via the vagus nerve. PNAS, 108(38):16050–16055.

    12. Everard A et al. (2013). Cross-talk between Akkermansia muciniphila and intestinal epithelium controls diet-induced obesity. PNAS, 110(22):9066–9071.

    13. Garg M et al. (2018). The role of micronutrients in the gut microbiome and inflammatory bowel disease. Curr Opin Gastroenterol, 34(4):259-265.

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