
Aloe Vera vs Aloe Macroclada : deux plantes, deux vocations
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On connaît tous l’aloe vera, mais peu savent que le genre Aloe compte plus de 600 espèces dans le monde. Rien qu’à Madagascar, on en recense plus de 120 variétés endémiques [1], façonnées par un climat extrême et des sols volcaniques uniques. Parmi elles, l’Aloe macroclada, appelée vahona, attire particulièrement l’attention. Utilisée dans la pharmacopée traditionnelle, elle fascine aujourd’hui les chercheurs pour une propriété rare : sa capacité à stimuler la libération de cellules souches de la moelle osseuse [5].
Si l’aloe vera apaise et répare en surface, la macroclada agit en profondeur. Deux cousines proches en apparence, mais radicalement différentes par leur ADN, leur biochimie et leurs effets.
Aloe vera : l’alliée universelle
Depuis l’Antiquité, l’aloe vera est utilisée pour ses vertus cosmétiques et digestives.
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Usages traditionnels et modernes : hydratation cutanée, cicatrisation, confort digestif.
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Molécule phare : acemannan, un polysaccharide qui stimule le collagène et accélère la cicatrisation [2].
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Action principale : locale, sur la peau et les muqueuses.
L’aloe vera est une plante précieuse, mais son spectre d’action reste limité au quotidien.
Aloe vera et le transit intestinal
Sa réputation laxative vient d’une confusion entre deux parties de la feuille :
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Le gel interne : doux, mucilagineux, hydratant → apaise la muqueuse digestive.
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Le latex jaune sous la peau : riche en anthraquinones (aloin, émodine) → stimule fortement les contractions intestinales.
Parce que l’aloin est considéré irritant et risqué par l’EFSA et la FDA [3], les fabricants l’ont éliminé des jus commerciaux. On obtient donc un jus doux pour la digestion, mais qui a perdu une partie de sa puissance régénératrice originelle.
Aloe macroclada : le joyau malgache
Endémique du sud de Madagascar, la macroclada est profondément liée à son terroir.
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Usages traditionnels : fortifiant après maladie ou accouchement, dépuratif hépatique, soulagement articulaire, rituels de purification [4].
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Conditions extrêmes : sols volcaniques minéralisés, sécheresse persistante, ensoleillement intense.
Ces contraintes environnementales inscrivent dans son ADN des mécanismes d’adaptation uniques. Pour survivre, la plante produit des métabolites secondaires (polysaccharides et glycoprotéines rares) qui deviennent ses outils de défense. Pour l’homme, ils représentent de véritables molécules régénératrices, absentes de l’aloe vera cultivé ailleurs.
ADN, terroir et biochimie : trois clés de différenciation
L’ADN d’une plante est son livre de recettes. L’aloe vera n’a pas les gènes nécessaires pour fabriquer les polysaccharides propres à la macroclada. Même plantée à Madagascar, elle resterait un aloe vera. L’identité génétique fixe le potentiel thérapeutique.
Mais le terroir joue aussi un rôle : les stress environnementaux forcent la macroclada à développer une chimie interne exceptionnelle. Contrairement aux métabolites primaires (sucres, acides aminés, protéines), indispensables à toute plante, les métabolites secondaires apparaissent sous contrainte. Polyphénols, flavonoïdes, terpènes : ils protègent la plante et se révèlent bénéfiques pour nous. Là où l’aloe vera brille surtout par l’acemannan (hydratation), la macroclada génère des composés rares impliqués dans la régénération cellulaire.
Zoom scientifique : métabolites et cellules souches
Métabolites :
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Primaires → sucres, acides aminés, protéines (survie de base).
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Secondaires → polyphénols, flavonoïdes, terpènes (défense et bienfaits humains).
Action sur les cellules souches :
En 2015, une étude clinique menée par Christian Drapeau a montré que l’ingestion d’extrait de macroclada entraînait une hausse de 53 % des cellules souches circulantes (CD34+, CD133+) en seulement deux heures [5], sans effet secondaire rapporté.
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CD34+ : cellules souches sanguines, responsables du renouvellement du sang et de l’immunité.
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CD133+ : cellules souches immatures, plus rares, capables de devenir vasculaires, musculaires ou neuronales [6].
👉 Voir une augmentation de CD133+ signifie que la macroclada mobilise un réservoir régénératif élargi, inédit pour une plante.
Aloe vera vs Aloe macroclada : comparaison directe
Critère | Aloe vera | Aloe macroclada |
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Molécule phare | Acemannan → hydratation et cicatrisation [2] | Polysaccharides & glycoprotéines rares → régénération [5] |
Terroir | Cultivée mondialement, souvent sous serre | Endémique du sud de Madagascar, sols volcaniques extrêmes |
Usages | Cosmétique, peau, digestion douce | Fortifiant, dépuratif, régénération cellulaire [4] |
Études | Effets cutanés et digestifs | Mobilisation de cellules souches CD34+ et CD133+ [5][6] |
Vocation | Alliée universelle du quotidien | Plante d’exception, promesse de longévité |
Conclusion
Deux plantes, une famille, mais des vocations opposées :
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Aloe vera : l’alliée universelle pour la peau et la digestion.
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Aloe macroclada : plante rare, façonnée par son ADN et son terroir, validée scientifiquement pour stimuler nos cellules souches les plus précieuses.
Chez Vāhana, nous croyons qu’il est essentiel de distinguer ces cousines. L’aloe vera reste une alliée quotidienne, mais la macroclada est une plante d’exception, indissociable de Madagascar, et une véritable promesse pour la longévité.
📚 Références
[1] Carter, S. et al. (2011). Aloes: The genus Aloe. CRC Press.
[2] Hamman, J.H. (2008). Composition and applications of Aloe vera leaf gel. Molecules, 13(8), 1599–1616.
[3] EFSA Panel on Food Additives (2013). Scientific Opinion on safety of hydroxyanthracene derivatives for use in food. EFSA Journal, 11(5):1506.
[4] Mioty Voajanahary (2022). Usages médicinaux traditionnels de l’Aloe macroclada à Madagascar.
[5] Drapeau, C., Benson, K.F., et al. (2015). Aloe macroclada from Madagascar triggers transient bone marrow stem cell mobilization. Journal of Stem Cell Research & Therapy, 5(6):287.
[6] Yin, A.H. et al. (1997). AC133, a novel marker for human hematopoietic stem and progenitor cells. Blood, 90(12):5002–5012.