Aloe Vera vs Aloe Macroclada : deux plantes, deux vocations

Aloe Vera vs Aloe Macroclada : deux plantes, deux vocations

⏱️ Temps de lecture : environ 9 minutes

Hana Manai — Vulgarisatrice scientifique

Fondatrice de Vāhana  

On connaît tous l’aloe vera, mais peu savent que le genre Aloe compte plus de 600 espèces dans le monde. Rien qu’à Madagascar, on en recense plus de 120 variétés endémiques [1], façonnées par un climat extrême et des sols volcaniques uniques. Parmi elles, l’Aloe macroclada, appelée vahona, attire particulièrement l’attention. Utilisée dans la pharmacopée traditionnelle, elle fascine aujourd’hui les chercheurs pour une propriété rare : sa capacité à stimuler la libération de cellules souches de la moelle osseuse [5].

Si l’aloe vera apaise et répare en surface, la macroclada agit en profondeur. Deux cousines proches en apparence, mais radicalement différentes par leur ADN, leur biochimie et leurs effets.

Aloe vera : l’alliée universelle du quotidien

Depuis l’Antiquité, l’aloe vera est utilisée pour ses vertus cosmétiques et digestives.

  • Usages traditionnels et modernes : hydratation cutanée, cicatrisation, confort digestif.
  • Molécule phare : acemannan, un polysaccharide qui stimule le collagène et accélère la cicatrisation [2].
  • Action principale : locale, sur la peau et les muqueuses.

Usages traditionnels et modernes : hydratation cutanée, cicatrisation, confort digestif.

Molécule phare : acemannan, un polysaccharide qui stimule le collagène et accélère la cicatrisation [2].

Action principale : locale, sur la peau et les muqueuses.

 Son efficacité est bien documentée, mais son spectre d’action demeure essentiellement superficiel.  

Aloe vera et le transit intestinal : la double face d’une même feuille  

Sa réputation laxative vient d’une confusion entre deux parties de la feuille :

  • Le gel interne : doux, mucilagineux, hydratant → apaise la muqueuse digestive.
  • Le latex jaune sous la peau : riche en anthraquinones (aloin, émodine) → stimule fortement les contractions intestinales.

Le gel interne : doux, mucilagineux, hydratant → apaise la muqueuse digestive.

Le latex jaune sous la peau : riche en anthraquinones (aloin, émodine) → stimule fortement les contractions intestinales.

Parce que l’aloin est considéré irritant et risqué par l’EFSA et la FDA [3], les fabricants l’ont éliminé des jus commerciaux. On obtient donc un jus doux pour la digestion, mais qui a perdu une partie de sa puissance régénératrice originelle.

Aloe macroclada : le joyau malgache

 Endémique du plateau volcanique du sud de Madagascar, l’Aloe macroclada vit dans des conditions extrêmes : sécheresse, forte salinité, vent et rayonnement solaire intense. Ces contraintes naturelles stimulent la production de métabolites secondaires — polyphénols, glycoprotéines et polysaccharides rares — véritables boucliers biochimiques de survie.  

  • Usages traditionnels : fortifiant après maladie ou accouchement, dépuratif hépatique, soulagement articulaire, rituels de purification [4].
  • Conditions extrêmes : sols volcaniques minéralisés, sécheresse persistante, ensoleillement intense.

 Ces composés d’adaptation — absents chez l’aloe vera cultivé industriellement — confèrent à la macroclada des propriétés régénératrices profondes, touchant les cellules souches, l’immunité et la réparation tissulaire.  

ADN, terroir et biochimie : trois clés de différenciation

L’ADN d’une plante est son livre de recettes. L’aloe vera n’a pas les gènes nécessaires pour fabriquer les polysaccharides propres à la macroclada. Même plantée à Madagascar, elle resterait un aloe vera. L’identité génétique fixe le potentiel thérapeutique.

Mais le terroir joue aussi un rôle : les stress environnementaux forcent la macroclada à développer une chimie interne exceptionnelle. Contrairement aux métabolites primaires (sucres, acides aminés, protéines), indispensables à toute plante, les métabolites secondaires apparaissent sous contrainte. Polyphénols, flavonoïdes, terpènes : ils protègent la plante et se révèlent bénéfiques pour nous. Là où l’aloe vera brille surtout par l’acemannan (hydratation), la macroclada génère des composés rares impliqués dans la régénération cellulaire.

Zoom scientifique : métabolites et cellules souches

Les métabolites primaires (sucres, acides aminés, protéines) assurent la survie. Les métabolites secondaires, eux, traduisent une adaptation à l’environnement et sont souvent à l’origine des molécules pharmacologiquement actives.  

Action sur les cellules souches :
En 2015, une étude clinique menée par Christian Drapeau a montré que l’ingestion d’extrait de macroclada entraînait une hausse de 53 % des cellules souches circulantes (CD34+, CD133+) en seulement deux heures [5], sans effet secondaire rapporté.

  • CD34+ : cellules souches sanguines, responsables du renouvellement du sang et de l’immunité.
  • CD133+ : cellules souches immatures, plus rares, capables de devenir vasculaires, musculaires ou neuronales [6].

👉 Voir une augmentation de CD133+ signifie que la macroclada mobilise un réservoir régénératif élargi, inédit pour une plante.

Aloe vera vs Aloe macroclada : synthèse comparative

Critère Aloe vera Aloe macroclada (Vahona)
Origine Afrique du Nord, cultivée mondialement Endémique du sud de Madagascar
Molécule clé Acemannan Polysaccharides & glycoprotéines uniques
Action principale Cicatrisante, hydratante, digestive Régénératrice, immunomodulatrice, mobilisatrice de cellules souches
Niveau d’action Local (peau, muqueuses) Systémique (cellulaire, métabolique)
Études clés Hamman, 2008 [2] Drapeau et al., 2015 [5]
Usages traditionnels Beauté, brûlures, confort intestinal Vitalité, purification, récupération post-maladie

Conclusion : deux plantes, deux philosophies

L’aloe vera reste l’alliée universelle du quotidien : douce, réparatrice, accessible. L’Aloe macroclada, en revanche, incarne une intelligence adaptative, une signature du vivant forgée par les éléments. Son potentiel de mobilisation des cellules souches ouvre une voie nouvelle dans la recherche sur la régénération et la longévité.

Chez Vāhana, nous considérons la macroclada non pas comme une simple plante médicinale, mais comme un catalyseur de vitalité cellulaire, profondément lié à Madagascar et à la sagesse du vivant.

Deux plantes, une famille, mais des vocations opposées :

  • Aloe vera : l’alliée universelle pour la peau et la digestion.
  • Aloe macroclada : plante rare, façonnée par son ADN et son terroir, validée scientifiquement pour stimuler nos cellules souches les plus précieuses.

FAQ – Aloe Vera vs Aloe Macroclada : tout comprendre avant de choisir

Quelle est la principale différence entre l’aloe vera et l’aloe macroclada ?

L’aloe vera agit surtout en surface : elle hydrate, apaise et soutient la cicatrisation cutanée. L’aloe macroclada, endémique de Madagascar, agit en profondeur : elle stimule la régénération cellulaire et la libération de cellules souches CD34+ et CD133+, impliquées dans le renouvellement du sang, des tissus et de l’immunité. Autrement dit : la première répare, la seconde régénère.

L’aloe macroclada est-elle une simple variété d’aloe vera ?

Non. Ce sont deux espèces distinctes au niveau génétique. Même cultivée à Madagascar, l’aloe vera ne développera jamais les mêmes polysaccharides ni les glycoprotéines uniques de la macroclada. Chaque espèce possède son ADN biochimique propre, déterminant son potentiel thérapeutique.

Pourquoi l’aloe macroclada pousse-t-elle uniquement à Madagascar ?

Parce que son métabolisme dépend d’un terroir extrême : sols volcaniques riches en minéraux, sécheresse chronique et fort rayonnement solaire. Ces contraintes naturelles stimulent la production de métabolites secondaires rares — les molécules d’adaptation qui lui confèrent ses propriétés régénératrices uniques.

Pourquoi la tradition malgache parle-t-elle de vahona “en pâte” ou “en petites pilules noires” ?

Dans la tradition malgache, la vahona (Aloe macroclada) était transformée en pâte concentrée issue du gel épaissi et séché au soleil. Cette texture sombre, parfois découpée en petites pilules noires, servait de fortifiant naturel après maladie, accouchement ou période de fatigue. Aujourd’hui, des marques comme Alomac perpétuent cette pratique sous forme purifiée et encapsulée, combinant savoir ancestral et rigueur scientifique.

Peut-on consommer l’aloe macroclada en jus, comme l’aloe vera ?

Pas vraiment. L’aloe vera se prête bien au jus, mais ce procédé élimine souvent les composés les plus actifs. L’aloe macroclada, elle, n’est pas traditionnellement consommée en jus, mais en pâte ou en poudre concentrée, pour préserver ses molécules bioactives. Les études cliniques sur la macroclada ont été réalisées avec des extraits standardisés, pas avec du jus dilué.

Peut-on utiliser l’aloe macroclada sous forme de poudre ?

Oui. La forme en poudre de gel est une évolution moderne du gel traditionnel : elle conserve les polysaccharides et glycoprotéines actives tout en évitant l’oxydation. Elle peut être intégrée à des formules internes (compléments, boissons fonctionnelles) ou cosmétiques, selon sa pureté.

Est-ce la même chose que le jus d’aloe vera ?

Non. Le jus d’aloe vera est souvent filtré et pasteurisé, donc appauvri. La poudre d’aloe macroclada est issue du gel concentré séché à basse température, ce qui préserve un spectre complet de nutriments et de métabolites régénérateurs. Son action est plus systémique, agissant sur les cellules souches et la vitalité globale.

La poudre conserve-t-elle les propriétés régénératrices ?

Oui, si le procédé d’extraction est respectueux : séchage doux, température contrôlée, gel purifié. Ce type d’extrait conserve les glycoprotéines et polysaccharides thermosensibles responsables de la mobilisation des cellules souches observée dans les études du Dr Christian Drapeau. C’est une forme stable et biodisponible, adaptée aux formulations de longévité.

L’aloe macroclada peut-elle être utilisée sur la peau ?

Oui, mais son rôle premier est interne. Le gel brut peut apaiser localement les irritations ou brûlures légères, mais la macroclada révèle surtout son potentiel en régénération cutanée indirecte : en stimulant les cellules souches et la réparation tissulaire de l’intérieur. En cosmétique, elle agit en synergie avec l’aloe vera pour soutenir la régénération cellulaire et la fermeté de la peau.

Références

  •  Carter, S. et al. (2011). Aloes: The genus Aloe. CRC Press.  
  • Hamman, J.H. (2008). Composition and applications of Aloe vera leaf gel. Molecules, 13(8), 1599–1616.
  • EFSA Panel on Food Additives (2013). Scientific Opinion on safety of hydroxyanthracene derivatives for use in food. EFSA Journal, 11(5):1506.
  • Mioty Voajanahary (2022). Usages médicinaux traditionnels de l’Aloe macroclada à Madagascar.
  • Drapeau, C., Benson, K.F., et al. (2015). Aloe macroclada from Madagascar triggers transient bone marrow stem cell mobilization. Journal of Stem Cell Research & Therapy, 5(6):287.
  • Yin, A.H. et al. (1997). AC133, a novel marker for human hematopoietic stem and progenitor cells. Blood, 90(12):5002–5012.
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